La Lumière : L'Âme de l'Architecture à Genève
Cet article explore comment la lumière façonne et transcende l'architecture à Genève, révélant son rôle dans le design et l'esthétique architecturale.

Cet article explore comment la lumière façonne et transcende l'architecture à Genève, révélant son rôle dans le design et l'esthétique architecturale.
La lumière est une réalité qui change entre le jour et la nuit. Pour en parler concrètement, il faut la voir reflétée sur les murs sinon il n’y a pas d’espace.
La lumière est la véritable génératrice de l’espace qui existe justement grâce à la lumière. Sans elle, il y a l’obscurité. La lumière est le générateur de l’architecture. À partir de la mesure du temps, du cycle solaire, des 24 heures du jour, et des saisons, la lumière change selon les mois de l’année. Elle est l’âme du fait architectural.
Où est la spiritualité ? Où s’arrête le fait architectural ? Dans notre vie, nous ressentons tous une forme personnelle de spiritualité, lorsque nous pensons à nos désirs, à nos amis. Nous donnons la vie grâce à la pensée. Je crois que l’architecture est une prémisse de la spiritualité. L’architecture se complète avec une finitude.
Si la spiritualité reste dans des limites, elle parle aussi au-delà des limites de l’esprit de l’Homme. Par la beauté, la grâce, la géométrie, les éléments construits d’abord par la nature et ensuite par l’Homme. La spiritualité est inhérente au travail de l’Homme. C’est quelque chose qui n’est pas seulement une réponse technico-fonctionnelle, mais qui s’adresse aussi aux désirs, à l’esprit, aux aventures de l’Homme.
Le château de Loèche/Leuk.
Le territoire est un contexte qu’il faut ensuite transformer. L’architecture change le contexte, elle change le territoire. Lorsque l’on détermine un territoire naturel, on nous demande d’y mettre un élément artificiel, contre la nature, qui, dans un certain sens, modifie l’équilibre existant. L’architecture est une transformation de l’équilibre entre la nature qui a été créé au cours des siècles et des transformations naturelles qui ont eu lieu. Notre tâche est de veiller à ce que le territoire artificiel que nous modifions en construisant une route où circulent les voitures soit en équilibre avec le territoire naturel consolidé par la loi de la nature au fil du temps. Nous intervenons en attribuant des zones, en montrant la présence de l’Homme dans un moment historique particulier.
Ce qui existe déjà est un travail à moitié fait. Il faut saisir les nouveaux besoins des fonctions d’un bâtiment, de l’usage, du sens de ce qui doit changer. Un château qui était la résidence d’un seigneur doit au contraire devenir un lieu pour la communauté. Il s’agit de modifier un équilibre et d’en proposer un nouveau.
Ce n’est pas Mario Botta qui change les choses. Mario Botta est le fils de son temps, il utilise la technologie, la sensibilité, les matériaux que la communauté lui fournit. Il est donc la dernière roue du char de la transformation. La question est de savoir pourquoi Mario Botta invente un dôme là où la couverture de cette tour n’est pas nécessaire. Il le fait parce qu’il y a la demande d’une utilisation qui nécessite une couverture. L’architecte est toujours l’instrument d’une réalité et d’une communauté. Nous travaillons de cette manière parce que nos ancêtres, il y a dix, vingt ou cinquante ans, l’aurait fait différemment car ils répondaient à d’autres besoins. Notre génération et les générations futures feront quelque chose d’autre parce qu’elles répondront à leur communauté.
L’architecture n’est pas une chose personnelle, c’est toujours l’expression collective d’un moment, d’une nécessité historique : l’équilibre entre la nature et l’artifice que nous interprétons aujourd’hui ou il y a 20 ans, et non pas il y a 200 ans. Il est donc demandé à l’architecte de documenter des textes, d’inventer sa propre sensibilité en fonction du temps historique dans lequel il opère.
Il y a beaucoup de choses et des objets qui parlent du désir de l’Homme d’aujourd’hui. L’un d’entre eux que je mentionne de temps en temps est de construire un monastère, qui représente la cité idéale. Celui qui entre dans cette structure, ce paysage, ce bâtiment, choisit d’y vivre dans un lieu qui représente un hortus conclusus, un jardin clos pour la vie.
Entrez-y et tout devient précieux. Le couloir qui mène au réfectoire devient la rue de la ville. Le réfectoire devient le palais des congrès. L’église devient l’aboutissement d’un besoin de spiritualité, d’un lieu, d’une prière. Ainsi, la réduction de la ville ou du territoire à un noyau limité tel que le monastère embellit toute la demande de l’utilisateur. De ce point de vue, je pense que nous faisons l’inverse. L’ouverture au monde entier est une contrainte. Je viens d’une expérience récente qui a inauguré un télescope à Berne. J’ai eu le privilège de soutenir ce télescope et, depuis ce télescope, j’ai vu l’immensité de l’univers. J’ai vu à quel point la Terre est une toute petite chose, où nous nous disputons le sens de l’être, du devenir du vivant, qui est une quantité infinitésimale, dérisoire par rapport à l’immensité du monde que le télescope peut nous offrir.
C’est la condition de vie d’aujourd’hui : nous pouvons imaginer des galaxies lointaines parce que les scientifiques nous en ont donnée l’image. Mais la réalité est que nous pouvons voir la Terre comme un tout, une quantité infinitésimale, minuscule, où les hommes se font la guerre. Nous pouvons alors nous interroger sur le sens de tout cela, des peines, des batailles, des luttes dans l’immensité du monde qui nous entoure. Nous prenons conscience de notre petitesse, de notre quantité infinitésimale dans l’immensité du monde.
9e édition des Nuits Valaisannes des Images 2023
A Loèche (Valais), les 24 et 25 novembre au château de Loèche, de 18 h à 21 h
Projections du court métrage : Entretien avec Mario Botta par Luisa Ballin. Images Gaëlle May.
Le 24 novembre de 18.30 – 20.30 et le 25 novembre de 17.00 – 20h
Luisa Ballin est une journaliste italo-suisse accréditée à l’ONU, correspondante du magazine Global Geneva/Italo-Swiss journalist Luisa Ballin is a contributing editor of Global Geneva magazine.
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