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Noha Baz: Enchanting Life Through Words and Actions

Noha Baz, a culinary and literary talent, enriches her community with unique cultural expressions and advocacy for social causes. Discover her inspiring journey and literary accolades.

Luisa Ballin·
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EDITION FRANCAISE: La solaire Noha Baz, née à Alep de père libanais et de mère suissesse, vivant et travaillant entre Paris et Beyrouth où elle exerce la profession de pédiatre, cultive une passion pour la gastronomie. Ingénieuse, dotée de nombreux talents, elle a inventé le concept de « gastronomie culture » qui fait la part belle à l’art culinaire d’un pays et ses traditions, ayant fait de la transmission son sujet de thèse à l’Université de Reims du cursus des Hautes Études du Goût et de Gastronomie, devenue le fil conducteur de ses ouvrages.

Lauréate du prix des écrivains gastronomes du Centre méditerranéen de littérature pour La recette d’où je viens (en 2017), et du Gourmand World Cookbook pour La nuit de la pistache (en 2019), férue d’un art de vivre qu’elle partage avec bonheur, Noha Baz a créé le Prix littéraire Ziryab, qui fête dix ans en 2024, pour récompenser chaque année un ouvrage francophone dédié à la gastronomie. Ce nom est un clin d’œil à Ziryab, musicologue, esthète et gourmet, qui vécut au Xe siècle.

De nos jours, savourant mets et mots avec l’élégance du cœur et la vivacité de l’esprit, Noha Baz aborde à l’oral comme à l’écrit, avec légèreté et profondeur, les thèmes de l’exil, du Liban en crise, sans oublier le sort des enfants défavorisés, ses « Petits soleils » vivant au Pays du Cèdre, dont elle assure depuis 28 ans soins et suivis « sans distinctions d’appartenance ethnique ou religieuse », avec une équipe de médecins et autres soignants bénévoles.

Une patrie en vrac est une suite de petits instantanés de vie glanés dans le quotidien riche et rythmé de cette pédiatre et gastronome atypique, ouvrage dont les chapitres sont introduits par des citations du poète, conteur et peintre libanais Gibran Khalil Gibran, né le 6 janvier 1883 à Bcharré et mort le 10 avril 1931 à New York, qui avait entretenu pendant 19 ans une correspondance avec May Ziadé, première féministe et première femme de lettres arabe à être publiée de son vivant.

La phrase de l’homme de plume libanais « La terre est ma patrie et l’humanité est ma famille » figure en exergue du livre que Noha Baz dédie « aux sourires de tous les enfants qui viennent frapper à la porte des Petits Soleils. Leurs sourires sont nos soleils quotidiens ». Garder de l’enfance le don de s’émerveiller est son credo. « Transmettre c’est vivre deux fois », son leitmotiv.

« Lorsqu’à la loterie de la naissance on voit le jour au Moyen-Orient, on apprend très tôt à composer avec l’exil. Sa patrie on la porte en bandoulière, où que l’on soit dans le monde et on la transmet à travers une façon de vivre, des fêtes, des rituels et des traditions de table suivant un calendrier qui devient un lien certain avec les origines. Enraciner un enfant dans un pays c’est lui offrir un code d’accès à une culture. Un travail patient de tous les jours qui n’a pas de prix », telle est la philosophie et l’engagement social de Noha Baz, qui détaille dans Une patrie en vrac, par petites touches et avec humour, les qualités et les petits travers de ses compatriotes libanais, éclairant tout ce que nous aurions toujours voulu savoir sur les Levantins sans oser le demander.

Saveurs, odeurs, couleurs, humeurs. « Retrouver Beyrouth est à chaque fois une douce plongé dans l’insouciance de l’enfance », affirme Noha Baz, dont la « nostalgie heureuse » explique en partie son parcours. Elle emmène lectrices et lecteurs sur les chemins balisés et de traverse d’un pays et de la résistance d’un peuple faisant face à la succession de crises qu’il surmonte avec difficulté mais non sans panache. « On ne dira jamais assez la vitalité et le courage de la société civile dans le pays », écrit-elle.

Le Liban fait face à une situation intérieure dramatique, due à une classe politique décriée, et à un contexte régional explosif. « Ce qui nous lie dans ce pays est tellement plus fort que ce qui nous sépare. On ne dira jamais assez la force d’un terroir », estime Noha Baz, l’optimisme chevillé au corps. « Alors commençons à bâtir cette nation respectueuse de toutes les nuances ! », conclut-elle.

Prochaine rencontre

Noha Baz sera au Salon du Livre de Genève, le dimanche 10 mars à 14h00, au Pavillon des Cultures Arabes et Méditerranéennes (ICAM).

Luisa Ballin est une journaliste italo-suisse accréditée à l’ONU, correspondante du magazine Global Geneva/Italo-Swiss journalist Luisa Ballin is a contributing editor of Global Geneva magazine.

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