Taliban Leaders Face CP Arrest Warrant for Crimes
The UN is seeking arrest warrants for Taliban leaders due to ongoing gender-based persecutions of women in Afghanistan, marking a pivotal moment in international diplomacy and accountability.

The UN is seeking arrest warrants for Taliban leaders due to ongoing gender-based persecutions of women in Afghanistan, marking a pivotal moment in international diplomacy and accountability.
L’ONU est en première ligne pour rendre plus visible la tragédie vécue par les femmes en Afghanistan. Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré le 23 janvier 2025 qu’il va demander des mandats d’arrêt contre des dirigeants Taliban en Afghanistan pour la persécution des femmes, considérée un crime contre l’humanité.
EDITION FRANCAISE: Dans un communiqué de la CPI, son procureur Karim Khan a déclaré : « Mon bureau va déposerdeux requêtes aux fins de délivrance de mandats d’arrêt dans la situation en Afghanistan auprès des juges de la Chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale ».
Son Bureau fait valoir que, « compte tenu des éléments de preuve recueillis au terme d’une enquête approfondie, il existe des motifs raisonnables permettant de croire que la responsabilité pénale du chef suprême des Taliban, Haibatullah Akhundzada, et du Président de la Cour suprême de « l’émirat islamique d’Afghanistan », Abdul Hakim Haqqani, est engagée pour le crime contre l’humanité de persécution liée au genre, en vertu de l’article 7-1-h du Statut de Rome. En effet, mon Bureau estime que la responsabilité pénale de ces deux ressortissants afghans est engagée pour avoir persécuté des filles et des femmes afghanes, ainsi que des personnes qui ne correspondaient pas à leurs conceptions idéologiques de l’identité et de l’expression de genre et des personnes qu’ils considéraient comme les alliés des filles et des femmes. Ces persécutions ont été commises à partir du 15 août 2021 au moins, et se poursuivent à l’heure actuelle sur l’ensemble du territoire afghan.
Les persécutions qui perdurent se traduisent par de nombreuses privations graves des droits fondamentaux des victimes, en violation du droit international, y compris le droit à l’intégrité physique et à l’autonomie corporelle, le droit à la liberté de circulation et d’expression, à l’éducation, à une vie privée et familiale et le droit de réunion ».
L’ONU ne cesse de sonner l’alarme concernant l’invisibilisation à marche forcée des femmes en Afghanistan. Tout en faisant face à un dilemme : coopérer ou non avec le régime taliban. Le 12 décembre dernier, la Cheffe de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), Roza Otunbayeva, expliquait devant le Conseil de sécurité de l’ONU qu’il est nécessaire de maintenir le dialogue avec les autorités de facto. Alors que des restrictions sans précédent sont imposée aux femmes en Afghanistan depuis le retour au pouvoir du régime taliban en 2021, après un accord conclu en 2020 avec l’administration de Donald Trump, le président qui dirige à nouveau les États-Unis depuis le 20 janvier 2025.
Les mesures coercitives à l’encontre des femmes sont constantes. Le chef taliban Zabihullah Mujahid ayant notamment ordonné d’obstruer et de ne plus construire de fenêtres qui donnent sur des espaces résidentiels occupés par des femmes. Le fait de les voir travailler dans des cuisines, dans des cours ou collectant de l’eau dans des puits « peut engendrer des actes obscènes », avait-il indiqué dans un communiqué.
L’émir Akhundzada Hibatullah, qui règne depuis son fief de Kandahar, intime aux femmes de couvrir leurs corps et visages aux hommes qui ne sont pas de leur famille « par peur de la tentation ». Pour protester contre l’interdiction faite aux femmes en Afghanistan de chanter et de réciter le Coran y compris en présence d’autres femmes, des Afghanes courageuses répondaient en entonnant à haute voix la fameuse chanson italienne “Bella Ciao”.
Que faire pour aider les femmes afghanes ? « Il faut empêcher que l’Afghanistan ne sombre dans l’isolement, ou pire, qu’il bascule de nouveau dans le conflit », estime la cheffe de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan, rappelant que partout dans le pays les gens demandent à l’ONU de maintenir le dialogue avec les autorités de facto pour que leur quotidien s’améliore. « Les autorités de facto continuent d’imposer des restrictions sans précédent aux femmes et aux filles qui n’ont pas accès à l’éducation au-delà de la sixième. Le régime taliban a annoncé que les étudiantes seraient bientôt interdites de fréquenter les instituts de médecine et les cours d’enseignement supérieur. Si cette mesure était pleinement mise en œuvre, elle aurait pour conséquence dramatique de priver le pays d’un système de santé efficace et ouvert à tous. « J’ai vivement exhorté les autorités de facto à reconsidérer leur décision », avait déclaré Roza Otunbayeva. Par ailleurs, la ségrégation toujours plus stricte des femmes dans les activités commerciales a pour effet délétère tant de limiter l’accès à leurs moyens de subsistance que d’affecter leur santé mentale, avec de graves conséquences pour leur famille, en particulier pour les enfants.
Même constat fait par Tom Fletcher, chef de l’humanitaire de l’ONU. « L’Afghanistan reste aux prises avec une crise humanitaire d’une ampleur alarmante. L’économie est extrêmement fragile, près de la moitié de la population vit dans la pauvreté et les événements climatiques extrêmes de cette année ont fait perdre leur bétail, leurs récoltes et leurs maisons à des milliers d’Afghans. Dans ce contexte, plus de 33% de la population n’a pas accès aux services de santé, un Afghan sur trois souffre d’insécurité alimentaire et les taux de malnutrition continuent d’augmenter », ajoutant que le retour continu d’Afghans –plus d’un million en 2024– des pays voisins exerce une pression supplémentaire sur des services déjà surchargés. Au total, la moitié de la population a besoin d’aide, ce qui fait de l’Afghanistan, selon lui, la deuxième plus grande crise humanitaire au monde, après le Soudan.
Luisa Ballin est une journaliste italo-suisse accréditée à l’ONU, correspondante du magazine Global Geneva/Italo-Swiss journalist Luisa Ballin is a contributing editor of Global Geneva magazine.
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