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Explore La Chaux-de-Fonds: A Cultural Watchmaking Hub

Explore La Chaux-de-Fonds, the renowned watchmaking Metropolis that combines horology, vibrant culture, and striking Art Nouveau treasures. Discover its rich history and must-visit museums!

Luisa Ballin·
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Le visiteur prend le train ou la route de la Vue des Alpes pour arriver à La Chaux-de-Fonds. La Métropole horlogère, sise à 1’000 mètres d’altitude, a célébré, en juin 2019 avec sa voisine Le Locle, dix ans de leur inscription au patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO, distinguées pour l’admirable richesse de leur urbanisme façonné au XIX e siècle grâce à l’essor de l’horlogerie.

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Cette région ouvrière a souvent été marquée par les crises économiques. La Chaux-de-Fonds a compté jusqu’à 43’000 habitants dans les années 1960. Si elle perd chaque année nombre de ses résidents – ils sont environ 38’000 actuellement – elle n’en reste pas moins un berceau culturel remarquable voulu par des mécènes fortunés décidés à favoriser des lieux de création et de rencontre, comme le théâtre « à l’italienne » érigé en 1837 et rénové en 2003 rebaptisé L’Heure Bleue, classé monument historique. La salle de musique à l’acoustique exceptionnelle n’est pas en reste, puisque des musiciens mondialement connus, comme le violoniste français Renaud Capuçon, viennent régulièrement y donner des concerts et y enregistrer leurs disques.

Au cours de son histoire, la progressiste Métropole horlogère était également appréciée des révolutionnaires et notamment de Lénine qui y donna une conférence le 18 mars 1917 au Cercle ouvrier, pour commémorer le début de la Commune de Paris, avant de quitter la Suisse pour la Russie le 9 avril 1917, au départ de Zurich. Autre révolutionnaire russe à avoir pris la parole à La Chaux-de-Fonds, le philosophe Michel Bakounine y fit, en février 1869, un exposé sur l’anarchisme. Une plaque commémorative a été apposée au bâtiment de la rue Daniel-Jeanrichard 3, l’alors Café de la Poste qui abrita, au XIXe siècle, le siège de l’Association internationale des Travailleurs.

Des trésors de l’Art nouveau

L’harmonie de la Chaux-de-Fonds ne se voit pas de prime abord, elle se découvre avec patience, comme les trésors de l’Art Nouveau qui embellissent les cages d’escaliers de nombreux immeubles ou en pénétrant dans des appartements que le propriétaire ou le locataire ouvrira pour permettre au visiteur d’admirer une salle de bain richement décorée, des boiseries et ferronneries ou des vitraux colorés finement ciselés.

Nombre d’habitations avaient été conçues à l’époque avec un sens pratique et esthétique pour faciliter notamment le travail à domicile des ouvriers, artisans et horlogers pendant les longs mois d’hiver enneigé où les températures pouvaient atteindre des records de froid. Les petits ateliers voisinant avec les belles demeures des industriels et les usines souvent familiales ont de tous temps témoigné du savoir-faire des habitants des Montagnes neuchâteloises reconvertis en maîtres horlogers, qui ont porté et continuent de porter haut une tradition horlogère réputée dans le monde entier pour sa précision.

Autre lieu superbement décoré que l’on ne s’attend pas à trouver, le crématoire de la ville. Mis en service en 1909, son ornementation dans l’esprit Art Nouveau est due en grande partie au peintre et sculpteur Charles L’Eplattenier.

Outre les festivités autour de l’inscription au patrimoine de l’UNESCO une autre commémoration a également été célébré en 2019 à La Chaux-de-Fonds : le 75e anniversaire du célèbre Club 44, lieu incontournable de la vie intellectuelle de la ville la plus haute d’Europe, témoin de son âge d’or, et qui, grâce au mécénat horloger – m’expliquait celle qui était alors sa déléguée culturelle Marie-Thérèse Bonadonna – a accueilli des centaines de personnalités suisses et internationales, parmi lesquelles le philosophe Jean-Paul Sartre, l’ancien président français François Mitterrand, l’écrivain voyageur Nicolas Bouvier, le physicien canadien Hubert Reeves, le cinéaste François Truffaut, l’exploratrice et photographe Ella Maillart, l’économiste Jacques Attali, l’architecte Mario Botta et le sociologue Jean Ziegler.

Deux musées à ne pas manquer

Deux musées sont à ne pas manquer à La Chaux-de-Fonds. Le Musée des beaux-arts illustre la place importante de l’Art nouveau dans la Métropole horlogère. Outre ses collections permanentes et ses expositions temporaires, un espace réunit des objets et documents de quatre collections et de propriétaires différents dans une vision artistique, historique, industrielle et pédagogique. Architecture, peinture, sculpture, arts appliqués, industrie, vie sociale et enseignement évoquent des domaines et des noms de la période du Style sapin et de l’Art nouveau dans les Montagnes neuchâteloises et plus particulièrement à La Chaux-de-Fonds, membre du Réseau européen Art Nouveau Network et du Bureau de la Route européenne du modernisme.

Le cœur de La Chaux-de-Fonds bat à l’avenue Léopold Robert, du nom de ce peintre romantique né en 1794, célébré par les écrivains, dont l’œuvre reconnue par la critique et recherchée par les collectionneurs de toute l’Europe du vivant de l’artiste était tombée dans l’oubli après son suicide à Venise en 1835. Redécouverte au XX e siècle par les historiens d’art, elle intéresse aujourd’hui par sa thématique romantique des brigands et des belles italiennes en costumes, à laquelle le peintre doit sa célébrité. Ses tableaux figurent en bonne place au Musée des beaux-arts de sa ville natale.

Quant au Musée international de l’horlogerie (MIH), il témoigne parfaitement de la relation entre l’Homme et le Temps. En 1865, après la création de l’Ecole d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds, les professeurs avaient aussi pour mission de constituer une collection dans un but didactique. La richesse des pièces collectées conduisit alors un petit groupe de passionnés, sous l’impulsion de Maurice Picard industriel horloger israélite d’origine française, à proposer l’ouverture d’un musée rétrospectif d’horlogerie, peut-on lire sur le site du MIH.

Les visiteurs ont tout loisir d’admirer des pièces exceptionnelles : une montre à double boîtier signée John Arnold à Londres fabriquée vers 1768 pour le Roi Georges III, le grand chronomètre de marine de Ferdinand Berthoud datant de 1774, des pendules, horloges, montres anciennes, chronomètres, montres-bracelet, pièces peintes et instruments non mécaniques. Fondé en1902, le Musée d’horlogerie sis dans une salle des locaux mêmes de l’Ecole d’horlogerie, sera rebaptisé, en 1968, Musée international de l’Horlogerie (MIH). En 1974, un bâtiment à l’architecture d’avant-garde, en partie souterraine, deviendra l’écrin de la collection unique au monde du MIH.

Avant de visiter les œuvres de Le Corbusier, l’architecte le plus innovant du XXe siècle, Wolfgang Carrier, ingénieur venu d’Allemagne reconverti en guide, me fait bénéficier de ses vastes connaissances lors d’un déjeuner à L’Union, restaurant proposant des plats traditionnels, très fréquenté à midi et avant les représentations des événements à l’affiche du théâtre attenant.

Je dîne ensuite et passe la nuit au Grand Hôtel Les Endroits, lieu de détente, de relaxation et de dégustation haut de gamme, grâce à son restaurant gastronomique, ses chambres confortables avec vue sur une nature invitant aux randonnées et son complexe SPA, fitness, salle de repos et bassin intérieur. Les marcheurs entreprendront des excursions dans la nature environnante en été et, en hiver, les amateurs de neige pourront skier ou s’adonner au snow-board, y compris la nuit, grâce au téléski et piste illuminés du Chapeau-Râblé tout proche.

En quittant La Chaux-de-Fonds, une halte à l’Ancien Manège prouve que la Métropole horlogère mérite une visite. Construit en 1857 pour accueillir des chevaux, l’Ancien Manège avait été converti en 1868 en maison d’habitation avec des travaux témoignant d’une vision cohérente et d’un urbanisme novateur avec un certain panache à l’époque. Finement décoré, doté d’un escalier central et de galeries donnant sur les appartements et des caves, ainsi que d’une verrière et une magnifique cour intérieure accueillant marché de Noël et autres événements, l’Ancien Manège héberge également le bar-restaurant Mö. En 2016, le Club 44 avait dédié une conférence à la réfection de l’Ancien Manège en un espace inspiré du Phalanstère de Charles Fourier destiné aux familles ouvrières et, plus largement, au contexte social de La Chaux-de-Fonds à la fin du XIX e siècle marqué par l’influence des utopies d’alors.

Un article sur Le Corbusier suivra prochainement.

Luisa Ballin est une journaliste Italo-suisse qui collabore régulièrement avec le magazine Global Geneva.

Italo-Swiss journalist Luisa Ballin is a contributing editor of Global Geneva magazine.

Ce reportage a été effectué avec le soutien de Tourisme Neuchâtelois.

Liens à consulter

Tourisme neuchâtelois

UNESCO

Club 44

Grand Hôtel Les Endroits

TPR – L’Heure Bleue

Programme de la Société de musique La Chaux-de-Fonds

Les éclats de Cendrars, documentaire de son petit-fils Thomas Gilou – Bibliothèque de La Chaux-de-Fonds

Musées Chaux-de-Fonds

Musées Chaux-de-Fonds (Histoires 1)

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