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Amours Infinies : Les Meilleures Activités Romantiques à Genève

Explorez les plus belles expériences romantiques à Genève, des dîners aux activités pour couples. Créez des souvenirs inoubliables dans cette ville magnifique.

Luisa Ballin·
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Lors d’une répétition à la cathédrale Saint-Pierre de Genève, dans l’emblématique chapelle des Macchabées, Stéphane Pecorini, directeur artistique de ce spectacle musical inédit, explique à Global Geneva la genèse d’un projet artistique ambitieux.

« Quand j’ai demandé au compositeur Théo Schmitt de nous composer une Passion pour la Micro Harmonie, Théo m’a répondu qu’il aimerait beaucoup le faire en donnant la place aux femmes. C’est son initiative et j’ai trouvé l’idée géniale. Nous avons contacté le librettiste Stéphane Blok pour nous écrire un texte exprimant les points de vue de Marie-Madeleine, de Marie, et plus généralement des femmes », déclare le directeur artistique enthousiaste.

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Idée audacieuse, façon originale de faire entendre la tragédie de la Passion du Christ à un public, tous âges et horizons confondus. L’ensemble d’excellence Micro-Harmonie a souhaité aller au-delà de l’aspect biblique pour faire passer, par des mots en musique, un message universel. L’adage ne saurait mentir : derrière chaque homme, cherchez la femme. Et dans ce cas ce ne sont pas une mais trois femmes qui sont en première ligne : Caroline Meyer, la cheffe de chœur, avec Carole Meyer, la soprano et Flavia Aguet, la contralto, qui interprètent Marie et Marie-Madeleine.

Pourquoi choisir les mots de Marie-Madeleine et de Marie ? « Parce que cette Passion devient un moment universel de séparation d’une amoureuse et d’une mère qui perdent un amoureux et un enfant. On dépasse ainsi la critique de base pour mettre en lumière la souffrance de deux femmes séparées d’un être aimé. Une souffrance que peut ressentir tout être humain », estime Stéphane Pecorini.

Une question traverse les siècles : pourquoi a-t-on voulu cacher que Jésus et Marie-Madeleine avaient eu une passion l’un pour l’autre ? « J’en ai parlé avec Line Dépraz, la pasteure de la cathédrale de Lausanne. Elle dit que si on ne parle presque jamais ouvertement des femmes dans les Évangiles, on en parle en fait tout le temps. Les premières personnes qui découvrent le tombeau vide ce sont les femmes. Elles sont présentes sans que l’on dise leurs noms, sans les mettre en avant. Les apôtres prennent vite le dessus, alors que les femmes sont tout le temps là. C’était donc pour nous une évidence de mettre en avant les femmes ».

Est-ce le patriarcat de l’époque, encore présent sous certaines latitudes, entêté à ne laisser que peu de place aux femmes, à vouloir présenter Marie-Madeleine au mieux comme une pécheresse repentie, au pire comme une prostituée, exemple persistant de l’Histoire écrite par les hommes pour les hommes ? Stéphane Pecorini acquiesce. « Oui, alors que les femmes jouaient un grand rôle, on leur faisait jouer le rôle de la vierge, comme dans le cas de Marie et de Jeanne d’Arc la pucelle. Voulant ainsi gommer leur aspect sexuel, puisque la sexualité des femmes a été gommée pendant deux mille ans. Heureusement, les années 60 sont arrivées ».

Revenant à la musique, est-ce différent d’écrire une œuvre pour les femmes, de diriger des musiciennes ou des choristes comme c’est le cas pour cette Passion ? « Non, il n’y a pas de différence de diriger des musiciennes ou des musiciens. Par contre, dans le texte dit par les femmes dans notre Passion, il y a des résonnances fortes avec l’actualité, avec ce qui se passe malheureusement en Ukraine. On voit des reportages montrant des femmes qui perdent leurs enfants. Nous sommes dans une actualité atroce ».

Sans oublier les autres tragédies, dont celle qui déchire le Yémen. « Exactement, comme dans tous les endroits où les femmes sont victimes de la violence et de la guerre, ce qu’on oublie tout le temps », conclut Stéphane Pecorini.

Informations : http://www.lapassion2022.ch
La Passion AMOURS INFINIES, INFINIES AMOURSLa Passion du Christ revisitée du point de vue des femmes
22 avril 2022 – Cathédrale de Lausanne24 avril 2022 – Cathédrale Saint-Pierre, Genève30 avril 2022 – Temple du Sentier1er mai 2022 – Basilique de Saint-Maurice


Luisa Ballin est une journaliste Italo-suisse qui collabore régulièrement avec le magazine Global Geneva.Italo-Swiss journalist Luisa Ballin is a contributing editor of Global Geneva magazine.

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