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Climate Urgency Amidst COVID-19 and Economic Crisis

This article discusses how we can prioritize climate action despite the distractions of the COVID-19 pandemic and economic challenges, calling for a shift towards sustainable practices for a resilient future.

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Luisa Ballin
July 23, 202012 min read

Comment affronter un présent angoissant et penser un futur innovant et positif, alors que l’attention des dirigeants politiques et des citoyens est avant tout centrée sur l’urgence sanitaire due au coronavirus et aux conséquences du séisme économique que la pandémie a engendré sous toutes les latitudes ? « Plutôt que de penser de « revenir à la normale », puisque la « normale » est ce qui nous a mis dans cette situation, il faut penser à repartir et reconstruire mieux, afin d’accélérer la transition vers une économie plus propre et humaine, vers une meilleure gouvernance, vers plus de justice sociale et d’équité. On ne se préparera pas à affronter la prochaine crise si on n’apprend pas les leçons de celle-ci et si on marche comme des somnambules vers celle que l’on sait déjà venir : la crise climatique », répond Bruno Giussani.

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Le journaliste tessinois d’origine italienne est un visionnaire féru d’innovation et un expert de ses impacts sociaux et politiques. Ses articles ont été publiés dans plusieurs journaux : L’Hebdo, Giornale del Popolo, NZZ, La Repubblica, Libération et The New York Times, où il a tenu une chronique Internet durant quatre ans. Bruno Giussani a été également chef de la stratégie numérique du World Economic Forum et a passé une année et demie comme Fellow à l’Université de Stanford. Il a été de surcroît pendant dix ans le producteur et animateur du « Forum des 100 » et a reçu le Swiss Award – Personnalité de l’année 2015. Il préside en outre, depuis 2017, la Fondation du Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) à Genève. Depuis 2005, il est l’une des personnalités de TED, qu’il a co-développé dans une plateforme de résonance mondiale.

Initiative internationale en ligne en faveur du climat

Le 10 octobre prochain, Bruno Giussani lancera avec son équipe à la Fondation TED une initiative internationale en ligne pour mobiliser idées, ressources et projets afin de combattre les changements climatiques cinq ans après la signature de l’Accord de Paris, étendard de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

Le confinement n’a pas empêché l’Esprit de Genève de continuer de souffler sur l’Arc lémanique et sur d’autres régions du monde. Depuis sa base en Suisse Bruno Giussani est en contact permanent avec un réseau impressionnant de femmes et d’hommes, sur tous les continents : dirigeants politiques, responsables d’organisations internationales et non gouvernementales, représentants du monde académique, économique et religieux, membres de fondations, philanthropes, intellectuels, scientifiques, artistes, journalistes, activistes, entrepreneurs, investisseurs, capitaines d’industrie, militants et autres défenseurs de la planète. L’idée est de les rassembler pour remettre la lutte contre le réchauffement climatique au cœur des priorités des décideurs et des citoyens du monde, toutes générations confondues, en utilisant les outils digitaux de TED.

TED, une fondation américaine à but non lucratif, organise des rencontres et des conférences depuis plus d’un quart de siècle dans de nombreux pays. Curateur international des TEDTalks depuis quinze ans, suivis en ligne des milliards de fois chaque année, avec des intervenants célèbres comme Bill Gates, Chimamanda Ngozi Adichie, le Pape François, l’économiste vedette du moment Mariana Mazzucato, Patrick Chappatte, et des inconnus ingénieux devenus célèbres depuis lors, Bruno Giussani a fait sienne l’ambition de Chris Anderson, le directeur de TED : « Les idées peuvent changer le monde ». L’approche de TED est essentiellement éducationnelle : diffuser de la connaissance à large échelle, en la rendant accessible tant par le format que par la gratuité. « Mais pour ce projet-ci, la Fondation TED ne veut pas uniquement faire de l’information : elle veut catalyser de la vraie action », souligne Bruno Giussani.

Comment imaginer le futur après la crise du coronavirus ?

Que faire ensemble pour mettre en valeur un développement technologique et humaniste à travers des expériences et des idées novatrices ? Comment répondre aux défis posés par la crise due à cette pandémie et réinventer économie, technologie et emploi ? Comment imaginer le futur ? « En conjuguant nos efforts dans tous ces domaines avec une action centrée sur le climat, la réinvention du système économique, la justice et l’équité, cinq ans après l’Accord de Paris », signale le curateur international des TEDTalks.

L’accord de Paris, premier instrument juridique universel contraignant, a fait suite à la Conférence de Paris en 2015 (COP21), point d’orgue de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Basé sur des principes communs à tous les États membres de l’ONU, il vise à contenir le réchauffement mondial moyen à 1,5° Celsius ou en dessous de 2 °C et à axer les politiques et les flux financiers tant étatiques que privés sur un développement à faible émission de gaz à effet de serre, renforçant en même temps la capacité d’adaptation aux changements climatiques.

L’événement du 10 octobre permettra à Bruno Giussani et à son équipe de catalyser forces vives et projets inspirants en vue de la conférence qu’ils organiseront à Edinbourg en octobre 2021, juste avant la COP26, afin de donner un second souffle à des politiques liées à l’énergie, aux transports et à la mobilité, aux technologies et matériaux, à l’alimentation et à l’agriculture, ainsi qu’à la préservation des forêts et des océans et aux flux financiers pour une économie adaptée au respect de l’environnement et du bien-être des peuples. Comme l’exigeaient les jeunes mobilisés dans les rues du monde entier en faveur de la protection du climat, avant le confinement dû à la Covid-19. Des jeunes dont Bruno Giussani n’oublie pas les revendications, puisqu’ils font partie du réseau qu’il est en train de structurer autour de l’initiative de TED, nommée Countdown – le compte à rebours.

La Fondation TED aspirerait-elle à concurrencer le World Economic Forum (WEF) situé sur les hauteurs de Cologny à Genève ? « Non. Je ne vois nullement une concurrence avec le WEF, pour lequel j’ai d’ailleurs travaillé. Le WEF a certainement plus de ressources que nous (le budget global de TED est de 80 millions de dollars par année, ndlr). Nous partageons une réflexion sur les grands enjeux de société. Je dirais que les deux entités sont complémentaires », déclare Bruno Giussani.

Countdown est un projet visant à catalyser ressources, attention et action pour contribuer de façon significative à la réduction de moitié des gaz à effet de serre d’ici 2030, dans l’optique de parvenir à « net zéro » avant 2050. « Inutile de dire que le monde n’est pas sur la bonne voie pour atteindre ces buts », rappelle Bruno Giussani. L’espoir affiché étant d’arriver à influencer ce qui se passera dans les dix prochaines années sur le climat. https://countdown.ted.com

Si le coordinateur de cette initiative inédite ne peut pas communiquer de noms avant le mois de septembre, le programme étant en plein développement, il donne quelques pistes : « Countdown dévoilera des idées fortes. Nous ferons la part belle à la science, l’économie et la politique. Il y aura les voix de ceux qui sont sur le terrain, les voix des artistes et des activistes. Le tout visible par tout le monde via le site de TED », affirme Bruno Giussani. Preuve du sérieux de l’initiative, Countdown a également des liens étroits avec la COP26, la conférence de l’ONU qui devait se dérouler au mois de novembre 2020, mais qui a également été reportée à l’an prochain (en novembre, à Glasgow) en raison de la pandémie.

Samedi 25 juillet 2020 à 18h30 / Cinécran – Crans-Montana

La pandémie, l’économie, le climat et nous : Comment penser l’avenir ? Par Bruno Giussani, Directeur global, TED.

Contact pour réservation obligatoire : Michel Abou Khalil, directeur de Swiss Made Culture event@swissmadeculture.chhttp://www.swissmadeculture.ch

Luisa Ballin est une journaliste Italo-suisse qui collabore régulièrement avec le magazine Global Geneva.

Italo-Swiss journalist Luisa Ballin is a contributing editor of Global Geneva magazine.

Construire la reprise en agissant pour le climat, affirme l’ONU

La 26e Conférence annuelle de l’ONU sur le climat (COP26), qui devait avoir lieu en novembre 2020 à Glasgow, sous présidence britannique, a été reportée à novembre 2021, toujours à Glasgow, conséquences de la pandémie du coronavirus oblige. Mais l’ONU ne baisse pas la garde.

Pour le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies Antonio Guterres, « Il est primordial de bâtir la reprise après le coronavirus en mettant à profit les mesures prises pour surmonter la pandémie, afin de poser des bases solides pour notre avenir ». L’ancien Primer ministre portugais l’atteste : « Nous devons agir de manière décisive pour protéger notre planète du coronavirus mais aussi des dérèglements climatiques qui menacent l’existence même de l’humanité ».

Afin de mener à bien sa réflexion, le Secrétaire général de l’ONU a avancé six propositions, lit-on dans un communiqué de presse. Premièrement, l’argent dépensé pour relancer les économies doit permettre de « créer de nouveaux emplois et de nouvelles entreprises dans le cadre d’une transition verte et propre ».

Deuxièmement, lorsque l’argent des contribuables est utilisé pour sauver des entreprises, il doit servir à « créer des emplois verts et à assurer une croissance durable ».

Troisièmement, les budgets doivent « favoriser la transition d’une économie grise à une économie verte » et « aider à renforcer la résilience des sociétés et des personnes ».

Quatrièmement, il convient que les fonds publics soient affectés à des secteurs durables et à des projets qui contribuent à la protection de l’environnement et du climat ; à cette fin, « les subventions aux combustibles fossiles doivent cesser et les pollueurs doivent commencer à payer pour la pollution dont ils sont responsables ».

Cinquièmement, les risques et les opportunités liés au climat doivent être pris en compte « aussi bien dans le système financier que dans tous les aspects de l’élaboration des politiques publiques et du développement des infrastructures ».

Sixièmement, « nous, qui formons la communauté internationale, devons œuvrer ensemble, dans la cohésion », conclut le Secrétaire général de l’ONU, relevant que « les gaz à effet de serre, tout comme les virus, ne respectent pas les frontières nationales ».

Luisa Ballin

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