Celebrating a Century of Multilateralism in Geneva
Explore the evolution of multilateralism in Geneva, celebrating its 100-year journey from the League of Nations to the UN, highlighting pivotal moments and current challenges in global diplomacy.

Explore the evolution of multilateralism in Geneva, celebrating its 100-year journey from the League of Nations to the UN, highlighting pivotal moments and current challenges in global diplomacy.
EDITION FRANCAISE: L’éditrice Suzanne Hurter déclare dans un message filmé de présentation : « J’ai eu envie de réaliser cet ouvrage, lorsque j’ai appris que la Société des Nations fêtait son centième anniversaire. Il m’a semblé évident de rendre hommage à la ville de Genève et aux citoyens qui ont œuvré pour que cette ville devienne une capitale de la paix. Pour réaliser cet ouvrage, il me fallait le soutien de personnalités et j’ai eu la chance de pouvoir compter sur Robert Cramer, David Hiller, Bernard Lescaze, Guy-Olivier Segond, et Thérèse Gastaut (ndlr : ces deux dernières personnalités étant décédées depuis). Le défi était de trouver 35 auteurs capables de réaliser une expertise de chaque thématique. Ce défi a été relevé par les deux co-directeurs de l’ouvrage, Bernard Lescaze et Olga Hidalgo ».
Ce double ouvrage, bien documenté et richement illustré, met en perspective certains faits historiques importants et offre un éclairage pertinent sur les enjeux géopolitiques d’hier et d’aujourd’hui. Il propose et contextualise des analyses accessibles à un large public et notamment aux jeunes désireux d’en savoir plus sur le développement des relations internationales dans la Cité de Calvin.
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Michael Møller, l’ancien directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève, l’affirme : « C’est ici, au fil de la Société des Nations et, après, des Nations Unies, que le monde a créé ce système extraordinaire : le multilatéralisme. Une structure qui a donné à l’humanité un niveau de paix, de droits et de bien-être qu’on n’avait jamais vu dans l’histoire de notre espèce. On doit s’inspirer de ce que l’on a fait ces dernières cent années ».
Alors que des citoyens de différentes générations se sont mobilisés sur tous les continents – avant le confinent quasi général dû à la pandémie de Covid-19 – pour protester contre les conséquences de la crise économique et des changements climatiques, il est urgent de recréer un multilatéralisme plus efficace et plus inclusif. « Ce mouvement est en train de se bâtir ici, dans cette ville et partout dans le monde avec plusieurs éléments de nos sociétés, non seulement les gouvernements mais la société civile, le monde des affaires et tous les acteurs des différents éléments de cette structure internationale », ajoute Michael Møller, en faisant référence aux domaines de l’environnement, de la santé, de l’humanitaire et de la paix.
Si, pendant longtemps, les relations entre pays ont reposé sur des relations bilatérales, Genève offre, depuis un siècle, des lieux où la voix de petits Etats portent autant que celle des grandes puissances, rappelle l’ancien Conseiller d’État genevois Robert Cramer. La Cité de Calvin accueille de nombreuses agences onusiennes actives dans les domaines du travail, de la santé, des communications, des réfugiés, de la météorologie et de la propriété intellectuelle, dans le but de fixer ensemble des règles qui vont s’appliquer à toutes les cultures et à toutes les parties de la planète.
Ingénieuse et pouvant compter sur les bons offices assurés par la Confédération suisse, Genève peut aussi se targuer d’avoir abrité des rencontres au plus haut niveau politique, comme ce fut le cas du sommet qui avait permis, en 1985, au Secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev et au Président des Etats-Unis Ronald Reagan de se rencontrer pour la première fois. Cet événement est souvent défini comme « le commencement de la fin de la guerre froide ».
Création de la Société des Nations (SdN) après la Première guerre mondiale, puis naissance de l’Organisation des Nations Unies (ONU) sur les cendres de la Seconde Guerre mondiale, signatures d’accords importants, notamment sur le Vietnam en 1954, pourparlers divers sur le Moyen-Orient, mise sur pied de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), sans oublier les processus de décolonisation sur plusieurs continents, les sujets développés dans ce double ouvrage foisonnant résument cent ans de vicissitudes politiques et diplomatiques internationales dans une petite ville du bout du lac Léman devenue capitale mondiale du dialogue de paix et des affaires humanitaires.
La Division de l’ONU pour les droits de l’homme, dirigée par le Hollandais Theo van Boven de 1977 à 1982, avait appuyé les propositions pour créer des mécanismes et procédures de protection, qui faisaient alors défaut. « Expert de la sous-commission, secrétariat, une dizaine d’ONG internationales et quelques gouvernements (minoritaires) contribuèrent à ce bref âge d’or de la mise en place des jalons d’un système de protection », peut-on lire sous la plume du politologue Adrien-Claude Zoller dans cet ouvrage de référence.
Époque de vent en poupe pour les droits élémentaires des citoyens que tentent de raviver, depuis mars 2006, les fonctionnaires du Conseil des droits de l’homme, organe onusien qui a succédé à la Commission moribonde. Un Examen périodique universel (EPU) a été créé par lequel les représentants des Etats membres de l’ONU examinent périodiquement la situation dans chaque pays.
Mais si la défense des droits humains est l’un des objectifs inspirant de l’ONU, cette noble cause s’est vite heurtée à l’inertie, voire à l’hostilité de nombreux Etats membres, soucieux d’éviter toute condamnation de leurs pratiques. « Ni la création du Conseil des droits de l’homme, en 2006, ni les personnalités souvent marquantes désignées comme Hauts commissaires aux droits de l’homme, parmi lesquels le Prince Zeid de Jordanie ou l’ancienne présidente du Chili Michelle Bachelet n’ont pu y remédier. Et pourtant, le charisme et la fin tragique de l’un de ces derniers, Sergio Vieira de Mello, a donné aux Nations Unies l’une de ses rares icône », écrit l’historien Bernard Lescaze.
Paladin des droits humains, le Brésilien Sergio Vieira de Mello (1948-2003), diplomate chevronné et déterminé, haut fonctionnaire brillant et charismatique, avait œuvré dans de nombreux points chauds de la planète avant d’être nommé Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme par le Secrétaire-général Kofi Annan, le 12 septembre 2002 : Kossovo, Sarajevo, Zagreb, Dacca, Lima, Soudan, Vietnam, Cambodge et Timor Oriental, nouvel Etat qu’il avait accompagné lors du processus d’indépendance, de 1999 en 2002. Sergio Vieira de Mello mourra dans l’attentat commis le 19 août 2003 à Bagdad, contre le quartier général de l’ONU situé à l’hôtel Canal, blessant plus de 150 personnes et le tuant ainsi que 21 autres fonctionnaires onusiens.
Sergio Vieira de Mello n’exercera ses fonctions de Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme que quelques mois, car en mai 2003, le Secrétaire-général de l’ONU Kofi Annan le désignera son Représentant spécial en Iraq occupé par les Américains qui en avaient chassé le dictateur Saddam Hussein. Sergio Vieira de Mello aura pour tâche de faire retrouver un semblant de stabilité à ce pays ravagé par la violence et les attentats. Il n’en aura pas le temps. « Le plus tôt le peuple irakien se gouvernera lui-même, le mieux ce sera », disait-il.
Le film Sergio, réalisé par Greg Barker, diffusé sur la plateforme Netflix, interprété par Wagner Moura et Ana de Armas, relate d’ailleurs la mission de Sergio Vieira de Mello en Iraq qui se terminera tragiquement.
Si Genève est redevenue un lieu de discussions de paix privilégié, notamment sur l’Afghanistan, la Syrie et la Libye, la pandémie de Covid-19 a eu un impact considérable sur l’organisation des conférences et des réunions. Tatiana Valovaya, la Directrice générale de l’Office des Nations Unies le reconnait : « Le Covid-19 a changé les habitudes de travail au Palais des Nations. Au printemps dernier, nous avions suivi les règles émises par les autorités suisses et fermé le Palais pour des réunions. Nous avions préparé nos locaux pour une reprise du travail en toute sécurité, qui a redémarré en mai 2020. Nous avions par ailleurs utilisé nos ressources très limitées pour acheter le matériel nécessaire à cette nouvelle réalité, dans les salles de réunions virtuelles et privées, ainsi que la plateforme qui nous avait permis de reprendre nos activités d’organisation de conférences. Nous avons sans doute été le premier office des Nations Unies à reprendre les réunions dès le mois de juillet dernier : au Conseil des droits de l’homme et à la Conférence du désarmement », a-t-elle expliqué à Global Geneva.
Entre cette période de première vague du coronavirus où l’ONU a dû mettre fin à ses activités habituelles et le mois de novembre dernier, le Palais des Nations a compté plus de 1500 réunions, virtuelles, hybrides ou en présentiel, y compris des activités culturelles, précise la Directrice générale de l’ONU.
La situation sanitaire due au coronavirus est particulièrement dramatique à Genève, dans tous les secteurs. Le Palais des Nations ne fait pas exception. « Nous nous trouvons à nouveau dans une situation très difficile et nous continuons de suivre la réglementation émise par notre pays d’accueil, la Suisse. En ce début d’année, nous sommes mieux préparés pour relever les défis qu’impose la pandémie. Nous poursuivons nos activités, y compris celles liées aux grands événements, comme des réunions hybrides et des points de presse en ligne », conclut la directrice générale de l’ONUG.
100 ans de multilatéralisme à Genève – De la SdN à l’ONU– Tomes 1 et 2 – Histoire. Editions Suzanne Hurter 2020.
Luisa Ballin est une journaliste Italo-suisse qui collabore régulièrement avec le magazine Global Geneva.
Italo-Swiss journalist Luisa Ballin is a contributing editor of Global Geneva magazine.
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